Reponse de Bruno Regent, jesuite.
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Pour suivre Jesus, faut-il hair sa famille ?
Sophie de Villeneuve : Un internaute de croire.com requi?te pourquoi, dans l’evangile de Luc, Jesus evoque que concernant le suivre, vous devez hair son pere, sa tante, sa femme, ses enfants, ses freres et s?urs, ainsi, jusqu’a sa propre life. Voila une phrase difficile a entendre !
B. R. : C’est une phrase qu’il va falloir d’abord resituer dans son contexte. Elle se trouve au chapitre 14 de Luc, et cela veut dire que 13 chapitres la precedent, et qu’on ne va pas la lire sans avoir en tete plusieurs prealables. D’abord, on sait combien nos relations familiales avec les membres de notre famille sont marquantes et importantes, et blessantes. Cette phrase me demande d’abord d’examiner d’ou je viens et ce que j’herite, de nommer notre histoire, de considerer les points difficiles que j’ai mal surmontes.
Vous voulez dire qu’on n’aime pas toujours le pere, sa tante, ses freres et s?urs…
B. R. : effectivement,. Mais paradoxalement, pour hair le pere, sa tante, etc., il faudra commencer par aimer pere, tante, etc.
Il va falloir donc les aimer Afin de pouvoir des hair ensuite !
B. R. : A travers les blessures de l’enfance, j’ai a habiter ma terre, a habiter le histoire. Et a J’ai recevoir d’la main de Dieu qui me dit : « la zone de ta naissance, la zone de ta parente est un lieu a partir duquel tu peux grandir. Crois que c’est possible, ainsi, que tu n’es gui?re marque a vie via les blessures que tu as pu en recevoir. Deniche une maniere de regarder l’ensemble de ceux qui t’entourent tel des gens aimables qui, comme toi, seront appeles a etre enfants de Dieu. » C’est sur votre terrain d’estime des relations familiales que l’on est en mesure de entendre la phrase de Jesus. Elle s’adresse a quelqu’un qui veut etre disciple de Jesus, donc qui a commence a ecouter Jesus, a developper une familiarite avec lui et qui a envie de le suivre. C’est le deuxieme en amont : mon desir de lire le Christ. A partir de la, emerge le fait que diverses relations me genent concernant suivre le Christ et d’autres qui m’aident. Jesus evoque qu’il va falloir hair SON pere, SA mere… C’est couple parent et adjectif possessif qui est vise. Si le pere que j’ai, qui m’a donne naissance et m’a eleve, devient mon pere au sens possessif et prend la place de Dieu en moi, j’ai a le hair.
C’est la forme d’amour que l’on porte qui est en jeu ici ?
B. R. : Exactement. Notamment, quand des frere et s?urs s’associent pour former une mafia, s’entendre et agir ensemble… C’est un type de relations fraternelles qui prend le dessus via rapport a Notre relation au Christ, ainsi, qui donne la primaute a la loi du clan avec rapport a toute loi morale. Notre Christ nous evoque qu’il faut hair cette categorie de relations. J’aime faire mes freres et s?urs parce qu’ils paraissent gamin de Dieu et que j’entends en eux une telle filiation.
Vous dites qu’il faudrait ajuster l’affection que l’on a a sa propre famille, en purifier ?
B.R. : L’exemple le plus celebre reste l’episode d’la Genese qui raconte le sacrifice d’Isaac, ou d’Abraham suivant le titre qu’on lui donne. Dieu parait reclamer a Abraham le sacrifice de son gamin. A Notre fin de l’episode, ce n’est pas un agneau qui est immole, qui symboliserait le sacrifice du gamin, mais c’est un bouc ! C’est Abraham obligee de couper l’adresse de dependance qu’il a par rapport a son fils, qui le detient. Ce fils d’une promesse, qu’il n’a pas envie de perdre, il l’empeche en realite de se fortifier et de grandir. Et des l’episode suivant, on assiste au mariage d’Isaac, libere.
Ce n’est gui?re une interpretation legerement trop psychanalytique ?
B. R. : On ne pourra reduire l’analyse d’la Bible a une lecture psychanalytique, mais la parole de Dieu est une epee a double tranchant qui toucher au fond de des c?urs a des affections desordonnees. Notre plus grande difficulte dans notre vie spirituelle, c’est la volonte propre, c’est-a-dire le jugement que je porte et que je ne desire nullement soumettre a d’autres.
La phrase de Jesus ne signifie donc nullement qu’il faut rompre avec sa famille, mais qu’il faut trouver une certaine distance.
B. R. : Ni l’un ni l’autre. Il s’agit d’aimer pere, tante, frere, etc. au titre de leur qualite d’enfants de Dieu ainsi que rien d’autre. Si j’suis pere, si j’habite mere, j’ai aussi a exister comme gamin ou tel fille de Dieu. C’est au titre du temoignage de votre que j’habite tout en etant pere de famille – 1 gamin qui prie, qui reste relie a Dieu et qui essaie de saisir ce que veut penser dans l’existence concrete etre enfant de Dieu – que je peux elever faire mes enfants Afin de qu’ils soient a leur tour des enfants de Dieu.
Aussi on peut etre un meilleur disciple ?
B. R. : Ca veut penser www.datingmentor.org/fr/alua-review qu’on ne prend pas la place de Dieu, vu comme votre pere tout-puissant imaginaire, mais que l’on fera communaute en fraternite, pere et mere compris. Et que l’on est disciples ensemble.
Peut-on rapprocher une telle phrase de celle-ci : « Qui reste ma maman, qui sont faire mes freres ? »
B. R. : que Jesus termine en disant : « Ma mere et freres, votre sont ceux qui ecoutent la parole de Dieu et qui la gardent. » C’est une definition en famille ideale.
Donc la famille ideale, c’est celle que nous formons en Eglise…
B. R. : La premiere cellule est la cellule familiale, dont le fondement et le role reste d’ouvrir dans la cellule ecclesiale, et plus largement sur la cellule de l’humanite, puisque l’Eglise est appelee a inclure l’ensemble d’une famille humaine.
Voila qui elargit la perspective !
B. R. : C’est une mise en verite de votre que seront en definitive nos relations familiales, vues dans la foi. Cela reste Complique pour les parents de ne point mettre la main concernant un enfant, avec un ideal de bonnes etudes, d’un metier, d’un conjoint, etc. Cela s’agit d’ouvrir chacun des membres en famille a une relation au Tout-Autre, qui permet a tous de creer, d’inventer, devenir un enfant de Dieu qui etonnera les autres.
Et qui permet a chacun de reperer sa place.
B. R. : Oui. Je connais un individu qui, apres avoir connu beaucoup des difficultes, a fini par se rendre compte que le don de Dieu qu’elle souhaite, ainsi, qu’elle a apporte aux autres, c’est une pauvrete, sa surdite, ses limites. Chacun a sa place.