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L’homme du passe et l’actrice du futur

Ombrage lafanelle

Pourquoi on a adore ?

Deux personnages vivants et interessants, chacun dissimulant le en gali?re etre a sa facon. Deux portes les separent et pourtant… La clef pou

Ombrage lafanelle

Notre plume reste mon langage. Faire mes mains seront ma voix. Je suis devenue nos mots. Ils m’ont devore [+]

— Tout va bien, tout va bien, tout va beaucoup, repetait Agnes en faisant glisser les perles de le Mala une avec une entre son pouce et le majeur. L’index etait a l’ecart. L’index c’est l’ego, lui avait evoque le acupunctrice, il n’a rien a Realiser dans la meditation. L’ego. pensa Agnes bien en continuant a ecarter des perles. Si juste celle-ci n’en avait nullement. Ca lui aurait evite bien des embarras. Le processus n’avait rien de complique : elle devait poser ses doigts sur la premiere perle – celle qui suivait la perle centrale – inspirer et expirer avant d’arriver a Notre suivante. Elle devait continuer ainsi, jusqu’au bout Plusieurs 108 perles tout en tournant au sens des aiguilles d’une montre. Elle avait fera plusieurs recherches : apparemment, le chiffre 1 representait le tout, le 0 le vide et le 8 incarnait l’infini. Elle se balancait d’avant en arriere, recitant le mantra comme on apprend 1 poeme, le regard fermes, et la voix basse, le son quasi inexistant. Un air de piano traversa soudain le plancher, envahissant le petit salon surcharge de cartons, teintant ainsi l’atmosphere d’une etrange melancolie. Debussy, « Jeux de vagues ». Elle reconnaissait. Elle arreta de compter les perles et se releva. Bien en otant sa propre robe, elle se demanda qui habitait en dessous. Ca faisait peu de temps qu’elle avait emmenage ici, elle n’avait toujours pas eu la possibilite de discuter avec ses voisins. Et puis de toute facon a quoi bon ? Elle ne s’ouvrait plus a personne. Elle dirait bonjour, au revoir, tiendrait ma a, ferait des politesses. La derniere fois qu’elle s’etait ouverte a quelqu’un, ca avait en gali?re fini. Elle etait trop naive la Agnes, elle pensait que les mecs etaient comprehensifs. Une collegue lui avait demande si ca allait. Elle s’etait confiee. Non, ca n’allait pas, elle dormait mal, elle s’inquietait de bien. Tout le service l’avait appris. Ce n’etait plus Agnes l’hotesse d’accueil, j’ai ete Agnes l’angoissee. Agnes la peureuse. Agnes la deprimee. Que de jolis noms pour une Agnes qui etait deja bien fissuree. On rigolait betement en la voyant. Un matin, elle etait part. Elle a tout quitte, la nevrosee. Elle a demissionne, la paniquee.

Elle plia ses collants et les deposa sur le rebord en baignoire, puis entra sous le jet une douche. L’eau froide, ca aide a faire taire les boucles du cerveau, lui avait devoile le sophrologue. Elle ferma les yeux et laissa l’eau tomber en cascade glaciale sur ses menues epaules. Notre piano s’etait tu, il ne restait plus que le bruit d’une douche. Elle passa sa main dans ses cheveux, les ramena en arriere. Un filet d’eau froide coula entre ses doigts. Elle commencait a s’habituer a la fraicheur, elle effectuait le aussi rituel depuis quelques jours deja. Des rituels, c’est ca qu’il faut pour etre moins anxieux, lui avait evoque le therapeute. Elle coupa l’eau, se savonna energiquement, puis se rinca. Elle resta des minutes encore sous l’eau, puis sortit d’une douche et s’emmitoufla dans une grosse serviette. Ses pensees s’etaient calmees. Elles reviendraient, Agnes le savait, mais elle profitait de ces deux secondes de repit, son corps occupe a combattre le froid. Les notes du piano s’inviterent dans la salle de bain. Ca devra bien etre une bourgeoise qui s’ennuie, pensa mecaniquement Agnes bien en passant dans la cuisine pour appuyer dans le bouton d’une bouilloire. Elle glissa ensuite vers sa chambre pour enfiler votre pyjama. Elle apprecia la chaleur du coton sur ses cuisses encore mouillees. Ressentir le corps, ca aide contre l’anxiete, lui avait devoile le reflexologue. Elle versa l’eau bouillante dans la tasse et l’emmena au salon. D’une lavande, du millepertuis, d’la camomille, tout ca, ca aide contre les angoisses, avait repete le naturopathe. Agnes se rappela soudain qu’elle avait oublie de le payer. Comment allait-elle faire ? On etait tout juste au debut du mois et elle n’avait limite plus rien. Elle se mit soudain a paniquer, tendit le bras Afin de attraper son telephone De sorte i  verifier ses comptes, cogna dans la tasse de the. Agnes n’eut pas moyen de rattraper l’anse, la porcelaine se fracassa via le site de rencontre que pour cГ©libataires de 30 ans sol, le liquide se deversant dans le plancher. Agnes hurla. De l’eau bouillante avait atterri sur le dessus de le pied droit.

Antoine laissait l’arrondi des notes penetrer dans ses doigts.

Cela aimait Debussy. Non pas que ce fut le meilleur pianiste a son gout, mais parce que Afin de lui, j’ai ete le seul a savoir decrypter la symphonie une mer. Car oui, l’eau avait une voix. Cela avait appris a l’entendre a force de sillonner les mers. L’eau lui parlait. Il l’entendait. Et quand elle grondait, il savait qu’il devait se mettre a l’abri. Il n’etait pas fache contre elle. Manque meme le jour ou son bateau avait failli se revenir. Cela savait qu’elle avait des trucs a lui dire. Cela n’avait juste pas commande la peine de l’ecouter. Il jouait En plus en plus fort. Les notes apaisaient ses pensees. Notre Belle Epoque etait loin a present. Il etait enferme au sein d’ votre 60 metres carres, une faible rente pour survivre. Il ne naviguait plus depuis que le medecin lui avait diagnostique un debut de Parkinson. Precoce, en fonction de ses dires. Antoine avait a peine cinquante-deux ans. Ses enfants avaient vendu le bateau. Son bateau. J’ai Galante. Antoine refusa de les voir pendant des mois, jusqu’a ce que celui-ci se fasse a l’idee : c’etait sa vie maintenant. Cela avait repris le piano. Ca aide a freiner la maladie, lui avait dit un ami chirurgien. Cela manqua une note, inspira un grand coup, puis attrapa le grand verre d’amere biere qu’il avait installe concernant le bas du piano. Cela en renversa legerement sur les notes, but la grande moitie. Il vivait au passe. Il n’avait plus que ca. Il refusait bien le demeure. Ses fils lui avaient enleve tout ce que celui-ci aimait : le large. Et il se noyait a present sans la mer. Le vieil homme et l’amer, pensa-t-il tristement en reposant son verre. Un bruit sourd resonna au-dessus de sa tronche, suivi d’un cri de cousine.

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